Le débat sur la réglementation de l’intelligence artificielle (IA) prend un tour intéressant aux États-Unis. Une proposition de loi républicaine visant à interdire aux États de mettre en place leurs propres réglementations sur l’IA a franchi un obstacle clé au Sénat américain. Cette mesure controversée soulève des questions sur la balance des pouvoirs entre les États et le gouvernement fédéral.
La proposition de loi et ses implications
La proposition de loi, rédigée par le sénateur républicain Ted Cruz, cherche à interdire aux États de mettre en place des réglementations sur l’IA pendant les 10 prochaines années. Pour ce faire, elle prévoit de retirer les fonds fédéraux de broadband aux États qui essaieraient de mettre en place de telles réglementations. Cette mesure a été approuvée par le Parlement du Sénat, ce qui signifie qu’elle peut être incluse dans le projet de loi républicain et adoptée par une majorité simple, sans nécessiter le soutien des démocrates du Sénat.
La réaction des États et des experts
Cependant, la proposition de loi rencontre une forte opposition de la part de certains républicains, qui estiment que cela violerait les droits des États. La sénatrice Marsha Blackburn, du Tennessee, a déclaré qu’elle était opposée à la mesure, estimant que les États devraient être en mesure de protéger leurs citoyens. D’autres, comme la représentante Marjorie Taylor Greene, ont déclaré qu’ils étaient opposés à la mesure, arguant qu’elle violait les droits des États.
Les experts estiment que la proposition de loi pourrait créer un vide réglementaire dans le domaine de l’IA, en empêchant les États de mettre en place des réglementations pour protéger leurs citoyens. Selon un rapport d’Americans for Responsible Innovation, la proposition de loi pourrait « balayer une grande variété de législations d’intérêt public à l’échelle des États qui réglementent l’IA et d’autres technologies basées sur les algorithmes, créant un vide réglementaire dans de nombreux domaines de la politique technologique sans offrir d’alternatives fédérales pour remplacer les garde-fous éliminés au niveau des États ».
Les États-Unis
Malgré ce projet de loi, de nombreux États ont déjà pris des mesures pour réglementer l’IA. En Californie, le gouverneur Gavin Newsom a signé des lois sur la protection de la vie privée et la lutte contre les deepfakes, tandis que l’État de New York a adopté un projet de loi sur la sécurité de l’IA. L’Utah a également mis en place des règles sur la transparence de l’IA. Ces initiatives montrent que les États sont déterminés à prendre des mesures pour protéger leurs citoyens, même si le gouvernement fédéral ne le fait pas.
Ce projet de loi soulève des questions complexes sur la réglementation de l’IA et les limites du pouvoir des États. Alors que les républicains estiment que cela permettrait d’éviter une réglementation disparate, les démocrates et les experts craignent que cela ne crée un vide réglementaire qui pourrait nuire à la sécurité nationale et aux citoyens. Il est donc important de suivre cet événement qui pourrait avoir des implications importantes sur l’avenir de l’IA aux États-Unis.