Microsoft a décidé de limiter l’accès de l’armée israélienne à certaines de ses technologies, notamment le stockage cloud Azure et des services d’intelligence artificielle, après avoir découvert que ces outils étaient utilisés pour stocker des données de surveillance sur des appels téléphoniques de Palestiniens. Cette décision intervient après une enquête interne qui a révélé que les forces armées israéliennes utilisaient les technologies de Microsoft pour stocker des données de surveillance obtenues à partir de l’écoute de conversations téléphoniques de Palestiniens dans la bande de Gaza et en Cisjordanie.
Les raisons derrière la décision de Microsoft
La décision de Microsoft a été annoncée jeudi par le vice-président et président de l’entreprise, Brad Smith, dans un billet de blog. Selon Smith, Microsoft ne fournit pas de technologies pour faciliter la surveillance de masse des civils et a appliqué ce principe dans tous les pays du monde pendant plus de deux décennies. L’enquête de Microsoft a été déclenchée par un article du Guardian qui révélait que l’unité 8200, une unité d’élite du renseignement militaire israélien, utilisait le stockage cloud Azure pour stocker des données sur des appels téléphoniques obtenues à partir de la surveillance de Palestiniens. Smith a également remercié le Guardian pour son reportage initial, qui a permis à Microsoft de découvrir l’utilisation de ses technologies à des fins de surveillance.
Les conséquences de la décision de Microsoft
La décision de Microsoft a des implications importantes pour les relations entre l’entreprise et les forces armées israéliennes. L’entreprise a informé Israël de sa décision la semaine dernière et a déclaré que l’enquête était toujours en cours. Cependant, Microsoft a refusé de commenter sur les aspects spécifiques de l’enquête qui étaient encore en cours. La décision de Microsoft est également susceptible d’avoir des répercussions sur les employés de l’entreprise qui ont protesté contre l’implication de Microsoft avec Israël au cours de l’année écoulée. Certains employés ont organisé des sit-in et des manifestations pour demander à l’entreprise de mettre fin à ses contrats avec les forces armées israéliennes. Microsoft a licencié plusieurs employés pour leur activismes liés à ces contrats.
Les implications plus larges de la décision de Microsoft
La décision de Microsoft soulève des questions plus larges sur l’utilisation des technologies pour la surveillance et la collecte de données. L’entreprise a déclaré qu’elle ne fournissait pas de technologies pour faciliter la surveillance de masse des civils, mais la décision de limiter l’accès de l’armée israélienne à certaines de ses technologies montre que les entreprises technologiques ont un rôle important à jouer dans la protection de la vie privée et des droits de l’homme. La décision de Microsoft est également susceptible d’avoir des implications pour d’autres entreprises technologiques qui fournissent des services et des technologies à des gouvernements et des organisations qui pourraient les utiliser à des fins de surveillance. Les entreprises technologiques devront être vigilantes pour garantir que leurs technologies ne soient pas utilisées pour violer les droits de l’homme et la vie privée.